L’esclusiva intervista di Amelie.
La sua frustrazione sul campo
“Lei era calma nel vento, io no”

 
22 Febbraio 2008 Articolo di Ubaldo Scanagatta
Author mug

Questo è l’articolo scritto da Alain Deflassieux per l’Equipe, dopo un’intervista esclusiva sul canapè del Four Season Hotel. Noi avevamo Seppi che aveva battuto Nadal e per noi non era così importante…però Amelie ha tanti tifosi, e tifose, in Italia che pubblicarla mi pare interessante. “Ho attraversato tutti gli stati d’animo, mi sono detta: “Ma che faccio qui? ” giocando nel freddo, nel vento, le tribune vuote…la tipica situazione in cui vorresti essere altrove.

di ALAIN DEFLASSIEUX

Cliccate qui per leggere la traduzione di Enzo Cherici

Hier en fin d’après-midi, dans un canapé moelleux de l’hôtel Four Seasons de Doha, Amélie Mauresmo est revenue sur son horrible défaite de la veille face à Tamarine Tanasugarn. Une défaite dure à avaler qui amène forcément à se poser LA grande question: le moment est-il venu pour la Française de raccrocher ses raquettes. Sans tourner autour du pot, avec sa franchise coutumière, Mauresmo n’a pas caché qu’elle-même se la posait la fameuse question. Sans toutefois être persuadée que le moment de la retraite était venu.

Vingt-quatre heures après votre défaite contre Tanasugarn, comment vous sentez-vous ?

Un peu calmée ! Une telle défaite entraîne une grande frustration. Sortir d’un match comme ça dans des conditions aussi pourries, c’est difficile. Sur le court, ce qui m’énervait le plus c’était de voir mon adversaire garder son calme malgré le vent dingue et le froid. Elle frappait la balle cool en faisant bien son boulot car elle m’en a mis des passings au cordeau quand je montais au filet ! Avec le recul je me rends compte que j’étais dans la frustration et l’irritabilité à cause des conditions.

Cette défaite vient après de mauvais résultats en Australie alors que vous aviez bien préparé votre début de saison.

L’Australie ça n’a pas été brillant mais après, j’ai senti du mieux à l’Open Gaz de France. Je pouvais positiver et d’ailleurs les entrainements entre le Gaz et Doha ont été très bons. Et puis voilà, je n’ai rien pu concrétiser ici.

Qu’est-ce que vous vous dites, alors.

Je passe un peu par tous les états. Je me dis parfois ‘qu’est-ce que je fous là’, surtout en jouant dans des conditions comme hier, le soir, dans le froid, le vent, devant des tribunes à peu près vides. C’est typiquement le genre de situation où on aimerait être ailleurs. Pourtant je suis arrivée sur ce tournoi avec l’envie de faire quelque chose de bien, mais il y a toujours un grain de sable qui coince et empêche la mécanique de repartir. C’est difficile à supporter.

Vous ne remettez pas en question la suite de votre carrière ?

D’un côté j’ai envie de continuer et d’un autre je me demande si je ne me persuade pas que je me force à avoir envie. C’est normal que je me pose des questions durant cette période de vaches maigres. Alors quelle est la part de réel ? Quelle est la part de fantasme liée à la défaite et à la déception ? C’est difficile à dire, mais en tous les cas, toutes ces choses sont présentes dans mon esprit.

Si vous continuez à enregistrer des mauvais résultats, vous allez insister longtemps ?

Tant que je suis motivée, je continue. Toutes les questions que vous vous posez à mon sujet, je me les pose aussi. Je suis une personne qui a toujours fonctionné en réfléchissant en essayant de comprendre les chose, en les analysant.

Et vous réussissez à l’évacuer rapidement la question de la retraite?

Oui et non. A chaque défaite, je prends un coup de massue sur la tête. Ensuite, dès que j’ai la sensation de repartir dans le bon sens, pan ! je me prends une autre défaite. C’est comme ça depuis des mois. Alors forcément il y a toujours un truc qui reste en tête de savoir si il ne faudrait mieux pas tout arrêter. Mais nous n’en sommes pas là. Cet après-midi, durant la discussion que j’ai eue avec Lolo c’est l’envie de continuer qui prédominait. Nous avons parlé des prochains tournois aux Etats Unis ,Indian Wells et Miami et je vais faire ce que j’avais envisagé l’été dernier : partir sans Loïc.

Vous allez demander de nouveau à Guy Forget de vous accompagner ?

Non, pas cette fois. Je vais sûrement demander à Alexia (Dechaume, qui entraînait Amélie avant Courteau et s’occupe aujourd’hui de sa communication) de partir avec moi au moins pour Indian Wells et je verrai si Michel (le kiné) viendra pour un ou deux tournois.

Déjà, à l’Open Gaz de France, Loïc Courteau n’était pas avec vous. Qu’est-ce que ça veut dire.

Ca veut dire qu’il n’y a rien de changé dans nos rapports mais que ce n’est pas mal aussi d’être un peu livrée à moi-même. Ca s’est bien passé à Coubertin. Quand on est sans coach, on se concentre sur d’autres choses et ce n’est pas mal aussi.

Dans votre carrière, vous avez traversé pas mal de périodes de doutes et vous en êtes toujours ressortie plus forte, lorsque par exemple, fin 2005, vous étiez au fond du trou après la défaite en finale de Fed Cup au point d’envisager d’arrêter votre saison dès le mois de septembre, et puis deux mois plus tard, vous avez remporté le Masters. Cela peut-il encore vous aider ce genre de référence ?

En 2005, c’était un peu différent. La période difficile avait été beaucoup moins longue. Plus brutale mais moins longue. C’était dur, on croyait que c’était la fin, tout le monde disait que j’étais finie. Après c’est reparti de plus belle. Mais à l’époque, je n’avais pas atteint tous mes objectifs, je n’avais pas encore gagné de tournois du Grand Chelem. Alors c’était peut-être un moteur pour me relancer vers les sommets. Là, les conditions sont différentes. Il y a des questions qui se posent dont je n’ai pas forcément les réponses aujourd’hui.

Vous êtes-vous fixé des points de repère sur cette saison ?

Non, je ne me suis rien fixé de précis. Je me suis concentrée sur ma préparation et sachant que j’avais bien bossé, pensant que les résultats devaient suivre. Et là comme ça ne suit pas, je suis un peu paumée par rapport aux certitudes que j’avais.

En tant que joueuse, vous ne voyez sans doute pas les choses comme nous, de l’extérieur. Vous ne faites peut-être pas référence aux statistiques, au manque de résultats depuis plusieurs mois, au fait que vous n’aviez pas perdu contre une joueuse au dessus de la centième place depuis cinq ans.

Comme je suis en plein dans l’action, avant les stats ou les références, j’ai d’abord les boules. Ensuite, bien sûr que je pense aux mêmes choses que vous. Les questions dont je parle, c’est ça aussi : est-ce que je vais être capable de rebattre un jour des filles de l’élite ; est-ce que je vais de nouveau regagner un jour cinq six ou sept matches de suite. Je les connais mes résultats antérieurs, ils sont présent dans mon esprit.

Ce passage à vide de plusieurs mois tient peut être au fait que vous vous dites qu’il ne reste plus beaucoup de saisons devant vous, ce qui vous met plus de pression.

Non, non. Je n’ai pas cette idée en tête. Si je n’avais pas atteint tous les objectifs que je m’étais fixés au début de ma carrière, peut-être effectivement que je réagirais comme ça en me disant qu’il ne me reste plus beaucoup de temps. Mais j’ai déjà montré ma valeur et il n’y a aucune notion de temps qui passe trop vite dans mon esprit.

ALAIN DEFLASSIEUX

TRADUZIONE IN ITALIANO

Ieri, al termine del pomeriggio, su di un morbido divano dell’Hotel Four Season di Doha, Amélie Mauresmo è tornata sula sua orribile sconfitta della vigilia contro Tamarine Tanasugarn. Una sconfitta dura da accettare e che ci porta giocoforza a porre la domanda delle domande: è giunto il momento per la francese di appendere le racchette al chiodo? Senza girarci troppo attorno, con la sua consueta franchezza, Mauresmo non ha nascosto che lei stessa s’è posta la stessa domanda. Senza peraltro essere persuasa che il momento del ritiro sia arrivato.

Come si sente 24 ore dopo la sconfitta contro la Tanasugarn?

Più calma! Una sconfitta così genera una grande frustrazione. Uscire da un match come questo, giocato in condizioni estreme, è difficile. Sul campo, la cosa che m’innervosiva di più era vedere la mia avversaria mantenere la calma malgrado un vento pazzesco e il freddo. Lei colpiva la palla alla grande, facendo tutto bene e giocando dei passanti appena sopra il nastro ogni volta che scendevo a rete. Restando dietro invece, mi rendevo conto di sentirmi frustrata e irritata a causa delle condizioni.

Questa sconfitta arriva dopo dei cattivi risultati in Australia, nonostante lei avesse preparato con cura questo inizio di stagione

L’Australia in effetti non è stata brillante, ma poi mi sono sentita meglio all’Open Gaz de France. Mi sentivo positiva e quindi gli allenamenti tra Parigi e Doha sono stati molto buoni. Poi invece succede che non riesco a concretizzare nulla di quanto preparato.

Cos’ha da dirsi allora?

Passo attraverso vari stati. A volte mi chiedo “che ci facevo là?”, soprattutto giocando in condizioni come quelle di ieri, di sera, con il freddo, il vento, davanti a tribune pressoché vuote. È la tipica situazione dove vorresti essere da tutt’altra parte. D’altra parte però, sono arrivata a questo torneo con la voglia di fare bene, ma c’è sempre un granello di sabbia che s’incastra ed impedisce alla macchina di ripartire. È difficile da sopportare.

Questo rimette in discussione il seguito della sua carriera?

Da una parte ho voglia di continuare, ma dall’altra mi domando se non sia io che mi persuado di averne voglia. È normale che mi ponga delle domande durante questo periodo di vacche magre. Ma allora qual è la parte reale in tutto questo? Qual è la parte legata alla sconfitta e alla delusione? È difficile a dirsi, ma i tutti i casi, tutte queste cose sono presenti nel mio spirito.

Dovesse continuare ad ottenere cattivi risultati, insisterà ancora a lungo?

Finché sono motivata, io continuo. Tutte le domande che lei si pone nei miei riguardi, me le pongo io per prima. Sono una persona che ha sempre funzionato riflettendo e cercando di comprendere le cose, analizzandole.

E riuscirà ad abbandonare rapidamente la questione del ritiro?

Si e no. Ad ogni sconfitta, è come se prendessi una mazzata in testa. Poi, appena torno ad avere buone sensazioni, boom! Arriva un’altra sconfitta. Va avanti così da diversi mesi. Allora è inevitabile che qualcosa ti resti dentro la testa e magari pensi se non sia il caso di fermarsi.

Chiederà di nuovo a Guy Forget di accompagnarla?

No, non questa volta. Chiederò sicuramente ad Alexia (Dechaume, che allenava Amélie prima di Courteau e che si occupa oggi della sua comunicazione) di partire con me almeno per Indian Wells e vedrò se Michel (il preparatore) potrà venire per uno o due tornei.

In effetti, all’Open Gaz de France, Loic Courteau non era con lei. Cosa significa questo?

Significa che non c’è niente di cambiato nel nostro rapporto, ma va bene anche che sia lasciata anche libera a me stessa ogni tanto. Ed è stato un bene a Coubertin. Quando si è senza coach, ci si concentra su altre cose e anche questo non è male.

Nel corso della sua carriera, lei ha attraversato diversi periodi complicati, ma ne è uscita sempre rafforzata. Penso, ad esempio, al 2005, dopo la sconfitta in finale di Fed Cup, quando pensava di chiudere la stagione a settembre, con due mesi d’anticipo, e poi ha finito per vincere il Master. Possono essere d’aiuto questi precedenti?

Nel 2005 era un po’ diverso. Il periodo difficile era stato molto meno lungo. Più brutale magari, ma meno lungo. È stata dura, credevamo fosse la fine, tutti dicevano che ero finita. Ma dopo la storia è ripresa ancora meglio. Ma all’epoca, non avevo ancora raggiunto tutti i miei obiettivi, non avevo ancora vinto alcun torneo del Grande Slam. Forse allora questo fu il motore per rilanciarmi verso il vertice. Ora, le condizioni sono differenti. Ci sono domande che sorgono, alle quali non sono in grado di trovare una risposta oggi.

S’è fissata degli obiettivi minimi per questa stagione?

No, non mi sono fissato nulla di preciso. Mi sono concentrata sulla mia preparazione e sapendo d’aver lavorato bene, pensavo i risultati sarebbero arrivati. Ma siccome tutto questo non è accaduto, sono un pò smarrito in rapporto alle certezze che avevo.

Come giocatrice, lei non vede certamente le cose come noi, dall’esterno. Non è che si mette a pensare alle statistiche, alla mancanza di risultatati da tanti mesi, al fatto che lei non perde contro una giocatrice di classifica superiore alla centesima posizione da più di cinque anni

Quando sono in campo penso soltanto a giocare. Poi, ovviamente penso alle stesse cose che pensate voi. Le domande di cui parlo, sono anche queste: sarò capace di ribattere un giorno le ragazze più forti? Sarò capace un giorno di rivincere 5, 6 o 7 match di fila? Conosco i miei risultati passati, sono sempre presenti nella mia testa.

Questo passaggio a vuoto di diversi mesi può dipendere dal fatto che magari non ha più molte stagioni davanti a lei e magari questo può metterla più pressione

No, no. Non ho questo pensiero in testa. Se non avessi raggiunto tutti gli obiettivi che m’ero fissata all’inizio della mia carriera, può darsi effettivamente che reagirei così, che non mi resta più molto tennis ancora. Ma ho già dimostrato il mio valore e non c’è alcuna nozione di tempo che passi troppo in fretta nel mio spirito.

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6 Commenti a “L’esclusiva intervista di Amelie.
La sua frustrazione sul campo
“Lei era calma nel vento, io no””

  1. Francesca scrive:

    Grazie Ubaldo!
    Come sempre un’analisi corretta, lucida e sincera da parte di una giocatrice fantastica che si trova ad un bivio.
    Spero, come già detto, che continui ad avere delle giuste motivazioni e che ci faccia ancora vedere come si gioca a tennis!

  2. 7chilidisale scrive:

    Grazie Ubaldo. Ennesima dimostrazione di maturità nelle parole di una tennista il cui gioco “da applauso” manca da troppo. Gli amanti del tennis dovrebbero solo augurarsi che lo (e si) ritrovi.

  3. Ubaldo Scanagatta scrive:

    Non so se Monique o Enzo, nostri abituali “francofoni esperti” lo stanno facendo, ma se qualcuno volesse tradurre qualche frase di Amelie farebbe cosa gradita a quanti non sanno il francese. ubs

  4. Enzo Cherici scrive:

    Sto provvedendo. Fra un pochino sarà pronta :-)

  5. Fabio C. scrive:

    Seppi è stato sconfitto 6-3 6-2 da Soderling, peccato! Comunque gran bel torneo del nostro Andreas, speriamo si ripeta in futuro!

  6. Monique Filippella scrive:

    Enzo è già all’opera, mi ha bruciato sul tempo! Entro stasera metteremo la traduzione.

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